03/12/2009
La linéarité et la mort du récit, "Journal d'un mort" //
Dans cette proposition, je vais essayer de me rapprocher davantage de mes premières préoccupations.
En relisant le premier post que j'ai écris, j'ai décider de revenir vers l'exemple du journal intime pour tester deux ou trois choses.
Le texte n'est plus du Lorem Ipsum. Il s'agit de quatre vers construits sur le même modèle :
J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.
Le texte est répété sur toutes les pages avec une petite variante à chaque fois. Il s'agit parfois d'un petit mot ou alors d'une phrase entière. Dans certains cas, le changement change complètement le sens de la strophe, mais dans la majorité des cas, le sens est identique.
J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.
J’ai regardé par la fenêtre tout à l’heure,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.
J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Et rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.
J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, et malgré tout j’espère bien
Qu’une page va se tourner.
L'image quand à elle reviens vers l'idée de la photographie. L'image est la même sur chaque page, au millimètre près. Il y a juste deux image ou le personnage ferme les yeux, à la fois pour perturber la linéarité et le sens que pour re-concentrer le lecteur. On se rapproche ici du photomaton, ou des photos de Roman Opalka (malgré les années la position qu'il prend est toujours la même.
A l'heure actuelle, je trouve qu'il s'agit de la proposition qui se rapproche le plus de mes problématiques de base que sont la dramaturgie de la page, la question du blanc, le doute, la lassitude et bien évidement la mort du récit, le tout inscrit dans une analyse et une critique de la linéarité et du codex.
L'ensemble du volume nous présente un récit, celui des derniers jours d'un homme (métaphore de la linéarité), conscient ou non de sa mort, qui témoigne des derniers instant de sa vie.
L'uniformité des texte nous parle de la lassitude, de l'ennui et d'une certaine attente de la mort. Le titre du livre "Journal d'un mort" n'est peut-être pas des plus subtile, mais il nous explique tout de suite de quoi nous parlons et il plonge directement le lecteur dans le récit.
Les changements de texte ne sont pas assez important pour réellement captiver le lecteur, mais le fait que ce soit du français attire l'œil, nous lisons, et les quelques mots changeant nous pousse à les chercher et, du coup, à lire toutes les pages.
Je trouve aussi que de lire le livre en flip book est aussi plus interessant. Toutes les images sont identiques, rien ne change, sauf une page ou les yeux se ferment dans un flash quasi imperceptible, mais suffisant pour que l'on se dise "ha!".
Le tout rend la page blanche encore plus dramatique.
De plus, un tel système permet et s'allie parfaitement avec un hypertexte, ce qui ouvre la recherche sur le deuxième temps, celui de la non-linéarité (ouverture qui n'était pas encore vraiment évidente lors des précédentes maquettes).
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