Nouvelle Lecture

Bienvenue

// Clément Sayous, étudient à l'Institut d'Art Visuel DNSEP (option design visuel)

Réflexion sur la nouvelle définition du Lecteur et sur son rôle face à l’information et au nouveau média.

A partir des pistes et hypothèses misent en avant lors de la recherche bibliographique, réalisation d’expérimentations autour des grandes questions et de la problématique.
Chaque expérimentation sera accompagnée d’un article explicatif et documenté. Même si elle pourrait parfois sembler courtes ou encore secondaires, ses recherches permettront de construire et d’enrichir un plus grand projet et une réponse direct à la problématique.


Ce blog est le journal de ma recherche.

31/12/2009

Les travaux sont finis !




Après trois mois de travaux, mon appartement est maintenant terminé ! Mais quel est le rapport avec ma recherche me direz vous ? Et bien cela signifie que je n'aurais plus à aller peindre après les cours ou à aller poser du parquet entre midi et deux.

Je vais donc pouvoir me (re)mettre sérieusement à ma recherche. Très prochainement, j'ajouterais un article qui fera la synthèse du travail déjà réalisé et de ce qu'il reste encore à faire.




06/12/2009

"Internet n'est pas un instrument de culture"

"Internet ne filtre pas, ce n'est pas un instrument de culture. La culture est un instrument de conservation mais c'est également un instrument de filtrage. Internet ne filtre rien, ne discerne rien."

Umberto Eco

03/12/2009

La linéarité et la mort du récit, "Journal d'un mort" //


Dans cette proposition, je vais essayer de me rapprocher davantage de mes premières préoccupations.
En relisant le premier post que j'ai écris, j'ai décider de revenir vers l'exemple du journal intime pour tester deux ou trois choses.

Le texte n'est plus du Lorem Ipsum. Il s'agit de quatre vers construits sur le même modèle :

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.


Le texte est répété sur toutes les pages avec une petite variante à chaque fois. Il s'agit parfois d'un petit mot ou alors d'une phrase entière. Dans certains cas, le changement change complètement le sens de la strophe, mais dans la majorité des cas, le sens est identique.

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.

J’ai regardé par la fenêtre tout à l’heure,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Et rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, et malgré tout j’espère bien
Qu’une page va se tourner.

L'image quand à elle reviens vers l'idée de la photographie. L'image est la même sur chaque page, au millimètre près. Il y a juste deux image ou le personnage ferme les yeux, à la fois pour perturber la linéarité et le sens que pour re-concentrer le lecteur. On se rapproche ici du photomaton, ou des photos de Roman Opalka (malgré les années la position qu'il prend est toujours la même.





A l'heure actuelle, je trouve qu'il s'agit de la proposition qui se rapproche le plus de mes problématiques de base que sont la dramaturgie de la page, la question du blanc, le doute, la lassitude et bien évidement la mort du récit, le tout inscrit dans une analyse et une critique de la linéarité et du codex.

L'ensemble du volume nous présente un récit, celui des derniers jours d'un homme (métaphore de la linéarité), conscient ou non de sa mort, qui témoigne des derniers instant de sa vie.

L'uniformité des texte nous parle de la lassitude, de l'ennui et d'une certaine attente de la mort. Le titre du livre "Journal d'un mort" n'est peut-être pas des plus subtile, mais il nous explique tout de suite de quoi nous parlons et il plonge directement le lecteur dans le récit.
Les changements de texte ne sont pas assez important pour réellement captiver le lecteur, mais le fait que ce soit du français attire l'œil, nous lisons, et les quelques mots changeant nous pousse à les chercher et, du coup, à lire toutes les pages.

Je trouve aussi que de lire le livre en flip book est aussi plus interessant. Toutes les images sont identiques, rien ne change, sauf une page ou les yeux se ferment dans un flash quasi imperceptible, mais suffisant pour que l'on se dise "ha!".

Le tout rend la page blanche encore plus dramatique.

De plus, un tel système permet et s'allie parfaitement avec un hypertexte, ce qui ouvre la recherche sur le deuxième temps, celui de la non-linéarité (ouverture qui n'était pas encore vraiment évidente lors des précédentes maquettes).

La linéarité et la mort du récit, "Lorem Ipsum" //


Le dessin s'enchaine comme un flip-book où l'on voit le veille homme partir peu à peu. Le texte reprend le début du Lorem ipsum : "Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipscing elit" (que je connais par cœur ;-) et se répète tout le long du livre. La typo est la très traditionnelle Garamond (contemporaine du Lorem ipsum).



Cette fois ci, le volume est le bon. Chaque page qui se tourne prend un sens nouveau, devient de plus en plus dramatique et exerce un certain poids sur le lecteur. Je trouve aussi que la page blanche est réussie.

Quand au texte, je trouve que de n'avoir au final privilégier qu'une seule phrase permet davantage de jouer sur le champ allusif, ce qui est plutôt interessant et efficace.

Mais cela pause une question qui me parait primordiale : est ce que chaque lecteur ressent ce livre comme moi ? Est ce que ce serait plus efficace avec du "vrai" texte ?

La linéarité et la mort du récit, Recherche //


Je me suis ici intéressé au premier temps de ma recherche, le livret linéaire.
Dans ce livret, je voulais mettre en avant plusieurs choses : la dramaturgie de la page, la question du blanc, le doute, la lassitude et bien évidement la mort du récit...

J'ai donc voulu traduire ces idées à la fois par le dessin et par le texte (signe).

Le dessin est assez classique, personnellement je l'ai dessiner après avoir relu Don Quichote, et en particulier le passage de sa mort auquel je vous renvoi, il parle tout à fait de ce que je voudrais dire sur la linéarité, la mémoire et l'hypertexte.
Il s'agit à chaque fois du même dessin avec des variantes au niveau des yeux.

Pour ce qui est du texte, j'ai finalement choisit de travailler avec du Lorem Ipsum. Depuis que je le connais, j'ai toujours été fasciné par le texte de substitution et plus particulièrement sur le fait que, même si on ne le comprend pas, on le lit, on passe les yeux dessus, et surtout, on le comprend (cf. Champ allusif, Roland Barthes).



Au final, je trouve que le volume n'est pas suffisant, on ne ressent aucun étonnement, ni affaiblissement ou soulagement en arrivant sur la page blanche. L'idée du volume n'est pas assez soulignée, on ne peut pas vraiment parler de codex tellement le volume est faible... Du coup, on ne peut pas réellement savoir ce que valent les idées mises en place.

J'ai donc voulu continuer sur cette voie et pousser beaucoup plus loin, j'ai donc réaliser un codex de bon volume (trois fois plus gros que le précédent).

Dans celui ci, j'essaye également de voir si ce me serait pas plus interessant de jouer avec plus de phrases. j'expérimente un sonnet Loremipsumien pour voir ce que cela donne.

Ennemi public n°1

27/11/2009

Papier froissé sur Le Blog de Winnie

J'aimerais vous proposer un blog, celui de Winnie Dhénin. Son blog de recherche est affilié à l'ARC Espace du livre - édition et création, tout comme le mien.

Elle travaille sur des questions de papier froissé, de page volante, bref des questions sur le papier et sa lisibilité. Sa recherche me touche pas mal et rejoint certaines de mes préoccupations.


Crédit : Winnie Dhénin // Le blog de Winnie


Je trouve particulièrement intéressant la question du papier froissé et notamment la déformation de l'image.
Le papier froissé déstructure la lecture, en apportant de nouvelles couches, crée des réseaux, des liens et des passages (un peu comme avec la théorie de l'espace temps et des trous de vers) et trouble la question de la linéarité.

22/11/2009

« Le livre est la jointure du Building »

Dans une interview donnée par Hans Ulrich Obrist en 2000, Chen Zhen, artiste aux multiples facettes, parle de sa passion pour le Livre.

Il y compare le livre au ciment d’une maison, il est pour lui le joint qui fait tenir le batiment, le médium qui apporte une cohésion à l’ensemble.

Pour Chen Zhen, collectionner les livres est très important. Chaque livre est comme une brique de plus pour construire un étage supplémentaire à sa vie. Le livre est aussi un lieu de débat avec les autres, car ils nous enrichissent et nous permettent de rejoindre les gens.

A noter également que l’artiste considère le livre comme une discipline au même titre que les autres et non un moyen de communiquer sur elle ( dans une installation lui livre à une part propre, il ne sert pas à restituer ou communiquer sur l’installation).

Exposition Deadline au MAM

Ce week-end, je suis allé voir Deadline au Musée d’Art Moderne de Paris. Je vous laisse regarder une présentation d’Odile Burlereaux, commissaire de l’exposition, avant de vous donner mes impressions.



Une exposition à voir absolument ! Tout d’abord pour sa rareté, que ce soit pour les œuvres exposées ou pour le thème pas nécessairement évident dans notre société, mais également pour la force des œuvres que l’on nous présente.
L’imminence de la mort (et aussi son attente) a donné à ces artistes une force créatrice et une puissance hallucinante.

J’aimerai parler de deux œuvres qui m’ont particulièrement marquées.

La première est Bruit réalisé par Absalon en 1993. Il s’agit d’une vidéo de 3’23’’ où l’on voit l’artiste jusqu’à l’épuisement (01:25 de la vidéo de présentation, écran de gauche).
Le cri alors furieux et revendicateur, laisse peu à peu place à l’épuisement, à la peur, à l’assèchement et à la mort. Lorsque l’on regarde, on sait que, nécessairement, un moment ou l’autre, Absalon devra arrêter de crier. Se pose alors la question de la fatalité et du sens (utilité) du combat, qui prend un certain poids lorsque l’on sait la signification de ces cris et l’effort fournis par l’artiste, qui est mort du sida la même année.
Cette œuvre à pour moi un écho particulier, notamment en ce qui concerne ma recherche sur la linéarité et la mort du récit.

La seconde est de Félix Gonzalez Torres (j’ai oublié de noter le nom de l’œuvre, étant trop fasciné par elle pour y penser). Il s’agit d’un rideau de perle (00:06 de la vidéo de présentation).
J’ai bien du rester 10 minute devant à le contempler. Le rideau est totalement statique et fixe, il ne bouge pas (les perles sont relativement lourdes, ce qui le maintient dans une position fixe).
Quand quelqu’un le traverse, chaque ligne de perle s’entrechoquent violemment, pendant plusieurs secondes (une éternité !). Les lignes se réorganisent peu à peu, calmement, gardant la résonance de celui qui est passé il y a plusieurs minutes déjà. L’ondulation du rideau devient imperceptible, jusqu'à ne résonner plus que dans notre mémoire.
L’action succédant à la contemplation, on est pris par l’envie de le franchir à notre tour.
J’ai été assez choqué par la manière dont les gens de le traversaient, nonchalamment, en le poussant du bras, sans réfléchir, comme l’on fait avec le rideau de chez mémé, imprimé d’un magnifique couché de soleil sur une plage du pacifique.
Personnellement, j’ai préféré rentrer dedans en gardant les bras le long du corps, comme en procession (on ne peut pas éluder l’aspect spirituel d’un tel projet… l’idée du passage d’un espace à l’autre, le changement d’état…).
J’ai alors senti le poids du rideau qui me maintenait à mis parcours. Que faire alors ? Reculer serait aisé, rester au milieu serait un peu neutre et étrange, mais quoi qu’il en soit plus facile que de chercher à continuer, mais l’envie de finir le parcours m’est apparu beaucoup plus tenante !
Il faut alors se débattre un peu pour se débarrasser de l’entrave matérielle du rideau. Une fois passé, on est libéré du poids des perles, on se sent plus léger.
A quelques mètres du rideau, si l’on jette un petit regard en arrière, on constate que le rideau ne bouge pas de la même façon. C’est moins harmonieux, la lumière à travers les perles est différente (ce qui peut, certes, venir de la muséographie).

Je suis conscient qu’une œuvre ne s’interprète pas toujours de la même façon et que, en fonction de sa culture, de ses origines, de son histoire personnelle l’interprétation et la façon de vivre l’œuvre est bien différente, mais il y a ici une question sous-jacente : celle de la nature d’une telle œuvre.

Dans l’installation, l’œuvre réside tel dans la contemplation de cette installation, ou dans la confrontation à l’espace créé ?
Je n’ai pas envi de chercher une solution à cette question et de laisser libre appréciation à chacun, à vous de juger (cette question et cette œuvre me rappel également la question de la nature de l’interface).

Voilà ! J’arrête ici ce post qui est déjà bien trop long. Lecteur, si tu es arrivé jusqu’ici, je te remercie de ta patience et te demande de pardonner mon incapacité à dire les choses en une ligne.

12/11/2009

La linéarité et la mort du récit //

"tout récit est un voyage" Michel de Certeau

Le Codex est apparu au 3ème siècle et à peu à peu supplanté le volumen jusqu'au 5ème siècle.
La linéarité de l'objet (propose un assemblage de page de même format dans un seul ensemble où l'on doit tourner les pages pour découvrir la suite du récit) correspond aux besoins et à la pensée de la nouvelle communauté chrétienne
En effet, le codex traduit l'idée de cheminement de l'être d'un début vers une fin, l'idée de quête qui s'achève nécessairement quand la dernière page est tournée. Cette idée se traduit également physiquement car il existe bien évidement une corrélation entre l'espace du récit et l'espace du livre : lorsqu'on approche de la fin du livre (objet), nous savons que l'histoire va bientôt s'achever.


Si vous me le permettez, j'aimerais pousser un peu plus cette idée d'achèvement du récit.
Une fois que la dernière page est tournée le récit est fini. On peut évidement le recommencer, le comprendre autrement, éclairé par le souvenir de la dernière page, mais inexorablement le récit se terminera. Il restera dans nos mémoires, mais ne pourra avoir de suite. Je parle ici du "récit actuel" celui que nous avons entre les mains, un "tome 2", bien qu'il soit la suite de l'histoire, n'est pas à proprement parlé la continuation de l'espace du récit.

Nous entendons donc qu'à la fin du livre, le récit n'a plus de suite, n'a plus de continuation. Bien qu'il garde un existence, il disparait. Lorsque l'on tourne la dernière page, on signe la mort du récit.

Bien que cette idée soit un peu flou avec des livres à l'histoire extensibles (ex : Harry Potter et ses énième suites), cette idée est beaucoup plus évidente dans les biographies, mémoires ou les œuvres tardives et testamentaires.

Cette question à beaucoup été traité par la photographie (des références sont à venir pour étayer cet idée, mais n'ayant pas trop de mémoire, je me souvient des œuvres mais pas des noms, je vous demande de m'en excuser.
Il y a tout d'abord ce photographe qui photographiait ses filles tous les ans, à la même période. Nous les voyons vieillir, parfois l'une est absente, on se questionne on s'inquiète, mais elle est là l'année suivante. Mais un moment la série s'arrête et la question de la mort s'insinue dans nos pensées.
il y a aussi ce photographe qui ne se nourrit pas durant des mois, tout en se photographiant à espace régulier, jusqu'à devenir presque mort. Généralement la série s'arrête car il est hospitalisé d'urgence.)
Cette idée est aussi frappante lorsque l'on lit le journal d'un défunt, qui note chaque jour ce qu'il fait avec exactitude. Mais plus nous avançons, plus le nombre de page diminue, plus l'espace du livre s'amoindrit, nous menant inexorablement vers la fin.

Une tension dramatique se crée alors : cette page que je tourne, est-ce la dernière ? Et quand elle arrive, cette dernière page, d'un blanc éclatant, tel un linceul placer là, entre deux pages, quand nous arrivons sur cette page vide, à la fois attendue et tant redoutée, tout le drame s'effondre.


Le récit hypertextuel s'oppose à la linéarité dans le sens ou il n'a souvent pas à proprement parlé de commencement et de fin. Dans la majorité des cas, le lecteur retrace lui même sa propre linéarité à travers le système hypertextuel.
Avec Composition n°1, Marc Saporta présente une série de page rangées dans une pochette qu'il faut battre comme un jeu de carte avant de lire pour en découvrir le récit.

L'hypertexte trompe la mort du récit. Dans Afternoon, a Story, Michael Joyce propose un récit sans fin, que le lecteur quittera "quand l'histoire cesse de progresser, quand elle tourne en rond ou quand ses chemins vous fatigue".
Il est également possible de citer les cent milles milliard de poèmes de Raymond Queneau. Pour lire l'ensemble des combinatoires, il faudrait "En comptant 45s pour lire un sonnet et 15s pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails)". Un tel ouvrage est donc humainement illisible dans sa totalité et se heurte au limites du lecteur.
D'une certaine manière, on peut citer dans ce développement le Roman inachevé de Jean pierre Balpé. Il s'agit d'un hypertexte généré à partir d'une base de donnée qui est censé se détruit à la 300 000ème génération, de façon à rendre son œuvre mortelle (prévoir et intégrer la mort du récit est peut être un moyen de la vaincre, au moins en la mettant en évidence).

Notons également que, si le codex correspondait à la construction de la pensée chrétienne, l'hypertexte correspond davantage au fonctionnement même de la pensée (mise en relation d'éléments fragmentaires pour créer un développement).




Au regard du précédent développement, je compte réaliser une série de livres et/ou carnet hypertextuels, présentant les dernières pensées d'un mort, ses mémoires, son cheminement jusqu'à la fin.

Il y aura donc un codex de bonne épaisseur, présentant de manière totalement linéaire ses dernières pensées, ainsi que des question sur la disparition, la peur de l'oubli et la mort, en liens bien évidement avec la mort du récit, le tout lié à l'espace du livre.
Graphiquement, je pense qu'il y aura un mélange de dessin et de texte, même si le jeu typographique serait dominant. J'aimerai aussi travailler sur la dramaturgie de la page qui se tourne et sur la question du blanc.

Ce codex sera accompagné de livres et/ou carnet de plus faible volume présentant un passage de sa vie, sous la forme d'évocation.
Ces livrets, quand à eux seront entièrement hypertextuels. Des passages se feront d'une page vers l'autre, par le biais de page de déférentes tailles et formats, mais pourrons également être mêlées ou liées à d'autres carnets et au premier codex.
Mettre deux carnets l'un a coté de l'autre, l'un sur l'autre, ne sera pas anodin, les images et les textes se suivront, passeront d'une page à l'autre, d'un espace à l'autre. Ils créeront ainsi un autre espace, une sorte de scène où se jouera la dramaturgie de la page


Ce protocole permettrait au lecteur de découvrir la vie de ce personnage, de lier des parties de sa mémoire pour le connaître, et par cette mémoire devenu alors immortelle (car sans fin), vaincre la mort (oubli) de se personnage (métaphore de la mort du récit).

07/11/2009

Ouverture du 1er Appel Store Français


Source de la vidéo : Clubic

Samedi ouvrait le premier Apple Store français. Soulignons qu'il existe déjà des magasins "franchisés" dont certains consacrés uniquement à Apple (comme à Orléans).

Je ne commenterais pas spécialement cette vidéo... pas besoins, laissons parler les fidèles interviewés :
  • Heureusement qu'il neigeait pas!
  • On a bien déliré. (répété plusieurs fois)
  • C'est vraiment comme foulé le sol, les premiers pas, être vraiment le premier à rentrer dans l'Eglise qu'est Apple, quoi !
  • Je suis allé dans les autres Appel store pour les visiter c'était vraiment quelque chose d'exceptionnel [...]
  • C'est intense, on rentre là dedans... Ya des gens !
  • On ne se connait pas mais c'est une fraternité
  • C'est un lieu de culte, un lieu de partage, de croyance [...]
  • Y'a vraiment quelque chose de bon ici, on se sent bien !
  • C'est le plus beau jours de ma vie,
  • J'étais un croyant, je croyait en une marque qui s'appelle Apple [...] On nous a enfin fait une église, où on va pouvoir venir ce recueillir.

Il faut reconnaitre que Appel avait mis le paquet pour cet évènement...
Mais il est aussi intéressant de noter la caractère religieux des réponses.

Force est de reconnaitre que Appel à vraiment de tout temps révolutionner l'approche de l'ordinateur ou même de l'interactivité. Ils n'ont pas toujours inventé la technologie qu'ils utilisent (bureau, ordi tout en un, écran multi-point), mais ils ont toujours fait le parie d'oser innover et inventer, là ou d' autres ont étés soit plus frileux soit plus lent.
Par contre, Apple à toujours bénéficier d'un effet communautaire (dût à son faible succès commercial, comparativement à Microsoft), avoir un Mac c'est être un être à part du commun des mortels qui, eux, possèdent un PC.
C'est le choix des professionnels de l'image, de l'esthétique, du design. Le mac est chic (ce qui historiquement s'explique très bien).

De nombreux Macintoshiens, qu'il soit geek, nerd, ou une "normaux" témoignent d'un certain dogmatisme ou fanatisme, allant même jusqu'a réexploiter le vocabulaire (l'exemple du reportage est extrême mais bien réel, j'en ai connu) ou discriminer les PCistes.
Notons bien le terme de fraternité qui souligne le liens qui unit chaque utilisateur, et sa forte connotation communautaire et religieuse.
De nombreux fidèles étaient même venu avec leurs produits Appel pour les imprégner du lieux, pour les avoir avec eux dans ce moment, comme pour les bénir (ou un peu comme les petits crucifix qui portent à leurs dos la marque des étapes du pèlerinage de Jérusalem, de façon à dire j'y étais)

Si vous trouvez ça un peu "too much", connaissez vous quelqu'un qui parle de Windows comme ça? En même temps Microsoft fait tout pour détruire son image ces dernières années (cf. vista et les pub windows 7 qui entache un produit qui m'a l'air très bon).

Je ne cherche pas du tout à dévaloriser ni Apple, ni ses fans, ni les geek (je le suis un peu moi même) ni entrer dans le débat Mac vs. PC, mais il faut reconnaitre que peu de marque bénéficie d'un tel marketing et d'un tel effet sur ses clients (personnellement ça me rappel les cabines de prière de THX 1138).


Merci aux journaliste de Clubic pour la pertinence de leurs question.


PS : le même jours au même endroit se tenait le Salon International du Patrimoine Culturel.

07/06/2009

05_Codex Hypertextuel //


Le codex hypertextuel est un clin d’oeil aux travaux de conciliation matériel/numérique et à ma recherche personnelle. Il lie le fondement du codex (objet), à savoir un récit placé dans la spatialité de la page et dans le volume du livre, au fondement de l’hypertexte, à savoir des textes fragmentaires reliés par un système de noeud.

Le codex hypertextuel a permit de mettre en avant la nature et les spécificités des deux modes d’accès majeur
à l’information textuelle que sont le codex et l’hypertexte. Il en résulte un objet hybride viable qui ouvre une porte vers d’autres considérations et expérimentations.

05/06/2009

04_Beetlebot //




BeetleBot
est un robot extrêmement simple développé durant le workshop
« objet interactif » animé par Guillaume Stagnaro. Nous avons cherché à créer certains types de comportement qui ont fini par créer une relation entre le spectateur et la machine.

Nous allons tenter d’expliquer cette relation particulière et d’en comprendre les fondements

Cette relation est dût à la nature de l’interface. Il s’agit d’un entre-espace de communication sujet/objet qui crée des liens entre l’interacteur et une machine conversationnelle.
Le feedback intègre l’interacteur dans le fonctionnement de la machine grâce à un échange d’information similaire à celui avec un individu. La complexification du feedback a renforcé l’interaction et par conséquent renforce aussi le sentiment d’intégration et le lien avec le «l’objet quasi-sujet».

Dans le cas de BeetleBot, on ne manipule pas directement une interface. Elle se place directement dans l’espace et utilise des éléments matériels (sol, mur, lumière, Homme, Machine) pour créer des interactions.
Cette spatialité et une autre notion du geste (geste « matériel » opposé au geste interface) on sûrement joué un rôle en libérant l’interaction de l’intermédiaire trop parasitant qu’est l’écran.

Projet de groupe réalisé avec la collaboration de Ugo Bagnarosa, Fanny Carlier et Chloé Lequette sous la direction de Guillaume Stagnaro // le point de vue exprimé dans le livret de recherche est personnel et n'engage pas les autres participants.

04/06/2009

03_Avatar //



Ava+ar
présente des clichés du visage d’un utilisateur lors de son voyage dans l’interface, lors de son incarnation, confronté aux tracés du geste interfacé, au déplacement de la souris dans l’espace de l’ordinateur.

Lorsqu’on considère les deux clichés ensemble, celui de la souris et celui du visage, on se rend compte du contraste entre le cliché de l’utilisateur et celui de l’avatar. L’utilisateur est figé, effacé, fantomatique, alors que l’avatar est en mouvement et occupe tout l’espace.

Cette série met en avant la difficulté liée au geste interfacé et à ses conséquences sur l’utilisateur et la navigation.

//

L’hypertexte et la recherche ont toujours été très liées. Les premiers hypertextes ont d’ailleurs été réalisé par et à destination des chercheurs. Ils permettaient la confrontation et l’échange d’article, d’idée et de commentaire.

Chacune de ces réalisations ont apporté une nouvelle définition de la recherche, mais aussi de la lecture (et donc de lecteur). Avec Ava+ar, nous allons expérimenter la création d’un contrat de lecture construit sur le mode de la recherche.

L’hypertexte, accompagné d’un certain jeu graphique (ici, utilisation du calque et des jeux de transparence), peut apporter un plus dans la compréhension et l’adhésion du lecteur. Il peut entrer dans le discours, y participer et se rapprocher de ce qu’a ressenti l’auteur.
Cette participation pourrait être renforcée en faisant entrer le lecteur dans le principe d’écriture ou par le commentaire, car ici, il reste d’une certaine manière spectateur.

03/06/2009

02_Cent mille milliards de Poèmes //

Cent mille milliards de Poèmes de Raymond Queneau est, d’une certaine manière, un hypertexte avant la lettre.
Son dispositif permet de générer une combinatoire de 1014 poèmes à partir de 10 sonnets.
C’est pour cette raison que cette oeuvre a été rapidement et largement numérisée, sous des formes différentes, sans pour autant apporter un résultat concluant dans la majorité des cas.

Nous allons tenter ici une numérisation de l’oeuvre de Raymond Queneau, non pour la détourner, la dénaturer ou la contrefaire, mais pour mieux comprendre les obstacles de cette numérisation et découvrir ce qui rend ce livre-objet si unique.

La manipulation, la spatialité et le temps, pensés par Queneau, pour accompagner et encadrer les sonnets et le processus proposé s’incarnent parfaitement dans le livre-objet qu’il propose.
Ces notions sont difficiles à transposer au numérique car elles se heurtent aux lacunes à l’usage habituel d’internet, de l’interactivité ou de l’interface.

La conclusion de cette expérimentation nous en apprend d’avantage sur la maniabilité et l’espace, sur le geste et sur l’interaction. Ces constatations peuvent être appliquées à l’interface qui rassemble ses notions.

Accéder au livret de recherche.