Nouvelle Lecture

Bienvenue

// Clément Sayous, étudient à l'Institut d'Art Visuel DNSEP (option design visuel)

Réflexion sur la nouvelle définition du Lecteur et sur son rôle face à l’information et au nouveau média.

A partir des pistes et hypothèses misent en avant lors de la recherche bibliographique, réalisation d’expérimentations autour des grandes questions et de la problématique.
Chaque expérimentation sera accompagnée d’un article explicatif et documenté. Même si elle pourrait parfois sembler courtes ou encore secondaires, ses recherches permettront de construire et d’enrichir un plus grand projet et une réponse direct à la problématique.


Ce blog est le journal de ma recherche.

31/12/2009

Les travaux sont finis !




Après trois mois de travaux, mon appartement est maintenant terminé ! Mais quel est le rapport avec ma recherche me direz vous ? Et bien cela signifie que je n'aurais plus à aller peindre après les cours ou à aller poser du parquet entre midi et deux.

Je vais donc pouvoir me (re)mettre sérieusement à ma recherche. Très prochainement, j'ajouterais un article qui fera la synthèse du travail déjà réalisé et de ce qu'il reste encore à faire.




06/12/2009

"Internet n'est pas un instrument de culture"

"Internet ne filtre pas, ce n'est pas un instrument de culture. La culture est un instrument de conservation mais c'est également un instrument de filtrage. Internet ne filtre rien, ne discerne rien."

Umberto Eco

03/12/2009

La linéarité et la mort du récit, "Journal d'un mort" //


Dans cette proposition, je vais essayer de me rapprocher davantage de mes premières préoccupations.
En relisant le premier post que j'ai écris, j'ai décider de revenir vers l'exemple du journal intime pour tester deux ou trois choses.

Le texte n'est plus du Lorem Ipsum. Il s'agit de quatre vers construits sur le même modèle :

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.


Le texte est répété sur toutes les pages avec une petite variante à chaque fois. Il s'agit parfois d'un petit mot ou alors d'une phrase entière. Dans certains cas, le changement change complètement le sens de la strophe, mais dans la majorité des cas, le sens est identique.

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.

J’ai regardé par la fenêtre tout à l’heure,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Et rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, même si je sais que, pourtant,
Une page va se tourner.

J’ai regardé par la fenêtre ce matin,
Mais rien n’avait changé. Tout était comme la veille,
Sûrement comme demain, et malgré tout j’espère bien
Qu’une page va se tourner.

L'image quand à elle reviens vers l'idée de la photographie. L'image est la même sur chaque page, au millimètre près. Il y a juste deux image ou le personnage ferme les yeux, à la fois pour perturber la linéarité et le sens que pour re-concentrer le lecteur. On se rapproche ici du photomaton, ou des photos de Roman Opalka (malgré les années la position qu'il prend est toujours la même.





A l'heure actuelle, je trouve qu'il s'agit de la proposition qui se rapproche le plus de mes problématiques de base que sont la dramaturgie de la page, la question du blanc, le doute, la lassitude et bien évidement la mort du récit, le tout inscrit dans une analyse et une critique de la linéarité et du codex.

L'ensemble du volume nous présente un récit, celui des derniers jours d'un homme (métaphore de la linéarité), conscient ou non de sa mort, qui témoigne des derniers instant de sa vie.

L'uniformité des texte nous parle de la lassitude, de l'ennui et d'une certaine attente de la mort. Le titre du livre "Journal d'un mort" n'est peut-être pas des plus subtile, mais il nous explique tout de suite de quoi nous parlons et il plonge directement le lecteur dans le récit.
Les changements de texte ne sont pas assez important pour réellement captiver le lecteur, mais le fait que ce soit du français attire l'œil, nous lisons, et les quelques mots changeant nous pousse à les chercher et, du coup, à lire toutes les pages.

Je trouve aussi que de lire le livre en flip book est aussi plus interessant. Toutes les images sont identiques, rien ne change, sauf une page ou les yeux se ferment dans un flash quasi imperceptible, mais suffisant pour que l'on se dise "ha!".

Le tout rend la page blanche encore plus dramatique.

De plus, un tel système permet et s'allie parfaitement avec un hypertexte, ce qui ouvre la recherche sur le deuxième temps, celui de la non-linéarité (ouverture qui n'était pas encore vraiment évidente lors des précédentes maquettes).

La linéarité et la mort du récit, "Lorem Ipsum" //


Le dessin s'enchaine comme un flip-book où l'on voit le veille homme partir peu à peu. Le texte reprend le début du Lorem ipsum : "Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipscing elit" (que je connais par cœur ;-) et se répète tout le long du livre. La typo est la très traditionnelle Garamond (contemporaine du Lorem ipsum).



Cette fois ci, le volume est le bon. Chaque page qui se tourne prend un sens nouveau, devient de plus en plus dramatique et exerce un certain poids sur le lecteur. Je trouve aussi que la page blanche est réussie.

Quand au texte, je trouve que de n'avoir au final privilégier qu'une seule phrase permet davantage de jouer sur le champ allusif, ce qui est plutôt interessant et efficace.

Mais cela pause une question qui me parait primordiale : est ce que chaque lecteur ressent ce livre comme moi ? Est ce que ce serait plus efficace avec du "vrai" texte ?

La linéarité et la mort du récit, Recherche //


Je me suis ici intéressé au premier temps de ma recherche, le livret linéaire.
Dans ce livret, je voulais mettre en avant plusieurs choses : la dramaturgie de la page, la question du blanc, le doute, la lassitude et bien évidement la mort du récit...

J'ai donc voulu traduire ces idées à la fois par le dessin et par le texte (signe).

Le dessin est assez classique, personnellement je l'ai dessiner après avoir relu Don Quichote, et en particulier le passage de sa mort auquel je vous renvoi, il parle tout à fait de ce que je voudrais dire sur la linéarité, la mémoire et l'hypertexte.
Il s'agit à chaque fois du même dessin avec des variantes au niveau des yeux.

Pour ce qui est du texte, j'ai finalement choisit de travailler avec du Lorem Ipsum. Depuis que je le connais, j'ai toujours été fasciné par le texte de substitution et plus particulièrement sur le fait que, même si on ne le comprend pas, on le lit, on passe les yeux dessus, et surtout, on le comprend (cf. Champ allusif, Roland Barthes).



Au final, je trouve que le volume n'est pas suffisant, on ne ressent aucun étonnement, ni affaiblissement ou soulagement en arrivant sur la page blanche. L'idée du volume n'est pas assez soulignée, on ne peut pas vraiment parler de codex tellement le volume est faible... Du coup, on ne peut pas réellement savoir ce que valent les idées mises en place.

J'ai donc voulu continuer sur cette voie et pousser beaucoup plus loin, j'ai donc réaliser un codex de bon volume (trois fois plus gros que le précédent).

Dans celui ci, j'essaye également de voir si ce me serait pas plus interessant de jouer avec plus de phrases. j'expérimente un sonnet Loremipsumien pour voir ce que cela donne.

Ennemi public n°1